Rosine Lagier a puisé dans sa riche collection d'archives familiales et professionnelles pour retracer la grande époque des paquebos qui traversent l'Atlantique depuis le XIXème siècle.
Le "rêve américain" attire des migrants de nombreux pays vers les USA, et aussi des hommes d'affaires, des riches héritiers.
Jamais assez importants, jamais assez rapides : c'est la course au fameux "ruban bleu", au luxe, au prestige.
Pourtant, l'auteur démontre avec toute sa compétence, et ses sources, que ces bateaux prenaient des risques inconsidérés, d'où le nombre effrayant de naufrages, collisions, incendies, etc.
Il n'y eut hélas pas que le Titanic à périr de sa rencontre nocturne avec un iceberg.
Le Ville de Paris, poussé violemment par la tempête, fait une entrée fracassante sur les quais du port du Havre
Le Great Eastern connut une véritable malédiction : lancé en 1858, il n'appareillera réellement que sept années plus tard, après de multiples désillusions, et un coût supplémentaire.
Le Principessa Jolanda, 1907 : lancé... et coulé ! Sa démolition commence sur place, près de Gênes.
Le steamer Austria, 1857, prend feu entre Hambourg et l'Amérique.
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Le Volturno, 1913 , brûle en pleine mer... Le Paris, 1939, connait la même fin, au Havre.
"Le palais qui va sur l'eau", le Normandie, immobilisé à New-York en 1939, rebaptisé USS Lafayette, chavire sous le poids de l'eau destinée à noyer l'incendie, dans le port de New-York. Renfloué, il est finalement démoli.
Quand les icebergs ne les envoient pas par le fond, ce sont des collisions entre navires. Certains disparaissent mystérieusement.
La tragédie du Lusitania, 1915, a marqué les esprits.
Le Britannic, transformé en navire-hôpital, est torpillé : ainsi s'achève sa courte vie, 1914-1916.
Torpillés également, le Tuscania, 1915-1918, le Campania, 1918, et même le Carpathia, 1918. Son célèbre capitaine A. H. Rostron avait réussi à sauver des passagers du Titanic, lui-même prenant des risques.
Pendant la Seconde guerre mondiale, c'est le Champlain qui est coulé en 1940. Le Rex, le Conte di Savoia,le Roma, l'Angustus, italiens, périssent par les bombardements. Incendié, le Munchen, torpillé, le Steuben.
Et en plus, les épidémies !
Une abondante iconographie enrichit cette fresque passionnante.
Rosine Lagier conclut sur le déclin de ces géants des mers.
France FOUGERE, membre Mon Figaro
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