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Dans "Cavalier seul", Jérôme Garcin consacre une grande page à "Il y a un siècle le cheval" :
« Beaucoup ont oublié que, avant d'être réservé aux loisirs et aux sports, le cheval était un outil de travail. Dans Il y a un siècle, le cheval, Rosine Lagier a rassemblé des photographies et des illustrations de vieux journaux. On mesure ici ce qu'enduraient les chevaux il y a seulement cent ans : épuisés en ville à tirer les omnibus et les tramways, massacrés à la guerre, aveuglés dans les mines où ils étaient descendus par les puits (en 1926, dix mille d'entre eux tractaient des wagonnets de quatre cent soixante kilos chargés de minerais et de charbon), harassés par le halage, les moissons, les vendanges, ils ne supportaient leurs souffrances que grâce à l'affection dont ils étaient l'objet. Les hommes en prenaient d'autant plus soin qu'ils ne pouvaient vivre ni travailler sans eux.
Mais le cheval était aussi un animal de plaisir : il y a, dans le livre de Rosine Lagier, mille et une anecdotes sur le cirque, les courses, la chasse, les femmes (doivent-elles monter à califourchon ou en amazone, se demande avec gravité L'Illustration) et quelques exploits légendaires : un homme montant une jument irlandaise est allé de Vienne à Paris en treize jours, et, lors d'un match organisé en 1924 entre un marcheur professionnel et un cheval monté par un jockey, le second capitula à cinq cent trente-trois kilomètres tandis que le premier remporta la victoire à cinq cent quarante-cinq. » |