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C’était
hier … « Au feu les pompiers » ! |
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Aux
famines et épidémies, grands fléaux qui émaillaient l’histoire de notre
société, s’ajoutaient les incendies ravageurs qui marquèrent à jamais les
consciences populaires. Au mois de janvier 1608, Jamestown en Virginie était
complètement détruite. Le 1er février 1620, pour combattre le feu de la
cathédrale Saint-Corentin de Quimper, 400 hommes déversaient 150 barriques d’eau
et une cinquantaine de charretées de fumier… sans y parvenir à bout. Le grand
incendie de Londres en 1666 consuma 5 km2 faisant 10 000 sans-abris. En
1672, le Néerlandais Jan Van der Heiden mettait au
point les 1ers tuyaux d’incendie. La pompe à bras hippo-attelée ou tirée par des hommes naissait à la fin du XVIIe
siècle, une chaîne humaine devant alimenter la pompe depuis une rivière, une
fontaine ou un puits.
En
1725, l’Anglais Richard Newsham développait la
pompe à incendie manuelle montée sur chariot : des équipes de plusieurs
hommes apportaient l’eau qu’elle délivrait à raison de 12 l/s jusqu’à 40 m de haut. Les principales
villes se dotèrent de 2 ou 3 pompes et de 300 seaux, parfois en cuir (plus
résistants) aux armes de la ville. Pas de chevaux, pas d’écuries : on
réquisitionnait les chevaux du voisinage, quand on le pouvait… La
1ère compagnie de volontaires fut créée en 1736 à Philadelphie.
Édimbourg organisa sa 1ère Compagnie de soldats du feu en
1824, Londres en 1832 et Berlin en 1854. Constantinople, en 1870, organisa
son armée de pompiers :
dès que le sinistre était signalé par les veilleurs, ils partaient comme la
foudre, par bandes de 20, 30 ou 40. « Deux
ou trois portent sur leurs épaules les pompes qui sont petites mais d’un jeu
puissant. Ils passent dans les rues comme de véritables trombes et
malheur aux piétons qui se trouvent sur leur passage ! Arrivés sur place, ils
commencent par demander au propriétaire le prix de leur service, la
négociation laissant parfois la partie belle au sinistre. » En 1875, avec l’aide de
pompiers envoyés de Russie par le tsar, une grande réorganisation et
formation des services y furent entamées.
« A Paris, ce fut par une
ordonnance royale signée de Louis XIV en octobre 1699 que Dumouriez des Perriers, commissaire ordonnateur des guerres, fut
autorisé à vendre et faire fonctionner dans la capitale des pompes à
incendie. Le 12 janvier 1705, une grande loterie permit l’achat de 12 pompes
entreposées dans des couvents. A la 1ère alerte, les moines sortaient,
traînant eux-mêmes le matériel. Ce ne fut qu’en 1722, que le Corps des
pompiers passa des religieux aux laïques. En 1763, on décida de créer un
poste permanant de jour et un de nuit. En 1792, on militarisa les pompiers
qui furent armés du sabre. Le 6 juillet 1801, ils furent placés sous les
ordres du Préfet de Police. » A la suite de l’incendie de l’ambassade d’Autriche en 1810 (où périt
Pauline Von Schwarzenberg, belle-sœur de l’ambassadeur), Napoléon 1er
créa le 1er Corps professionnel de sapeurs-pompiers et l’organisa
en un corps militaire par décret du 18 septembre 1811 : les 563 hommes furent casernés et armés de fusils. Ce
fut depuis ce décret que le terme sapeur-pompier fut utilisé
officiellement. (Le terme pompier désignait initialement la personne
spécialisée dans le fonctionnement des pompes et le terme sapeur
viendrait vraisemblablement du Moyen-Âge où, pour combattre le feu et pour sauver
un quartier, on commençait par saper, c’est-à-dire abattre,
tout ce qui devait faire la part du feu).
Avec
le décret du 5 décembre 1866, l’effectif passa à 1 572 hommes. En 1900, les pompiers de Paris étaient 1 753
dont 52 officiers et 15 chevaux, répartis en 6 postes. « Le matériel se
composait de 22 fourgons, 24 pompes à vapeur, 22 échelles de sauvetage, 88
dévidoirs à bobine, 82 dévidoirs à caisse, 61 casques compresseurs, 76 lampes
électriques diverses…» En
1908, le Petit Journal Illustré, évoquait « la fête de la Sainte-Barbe des
mineurs, artilleurs, pompiers et en général toutes les corporations qui
manipulent des explosifs ou combattent le feu. Dans nos petites villes
ou villages, les pompiers sont, en général, des gens de métier, des ouvriers
du bâtiment, des couvreurs, maçons, zingueurs, charpentiers, tous
familiarisés avec le péril… »
Quant
aux femmes, on relève qu’elles étaient obligées, à l’égal des hommes, de
participer à la lutte contre le feu en formant la chaîne des seaux sous peine
d’amende et même de prison. A Lille, en 1383, un ban stipulait : « quand la cloche sonnera,
ceux et celles, tant hommes que femmes, iront pour aider au feu. » Dans les années 1960, il
n’était pas rare de trouver des épouses de pompiers aidant leur mari dans les
petits corps ruraux. Depuis 1976, les femmes françaises peuvent entrer sous certaines
conditions comme professionnelles ou volontaires dans les corps de
sapeurs-pompiers civils. Le
1er camion à vapeur hippomobile pourtant inventé en 1829, ne fut
autorisé de combattre les incendies qu’à partir de 1860 avant de retomber
dans l’oubli pendant 2 autres années. Les pompes attelées étaient installées
dans des locaux conçus en pente. On mettait des cales sous les roues et,
lorsque les chevaux étaient attelés, il suffisait d’enlever les cales pour
que les convois aient un peu d’élan. Les harnais étaient suspendus juste
au-dessus des chevaux qui partaient à bride abattue dans les embouteillages.
Ils devaient être à la fois robustes, souples de caractère, rapides et
endurants, tenant le galop jusqu’au feu. Ils devaient supporter le bruit et l’agitation,
la vue des flammes, les longues stations immobiles sans broncher…(ci-dessous : grâce à un nouvel appareil,
les pompiers s’entraînent à relever un cheval tombé sur les pavés glissants).
«
En 1900, le fourgon électrique devait remplacer les chevaux et les écuries
entraînant une économie jugée notable par la Ville de Paris. » En 1915,
quelques chevaux cohabitaient encore avec les véhicules automobiles qui
allaient rapidement les remplacer. (ci-dessous, en 1921 à Londres : « ce que l’on ne verra plus » : dernier départ d’un
convoi hippo-mobile !)
En
1930, le n°18 est attribué aux pompiers pour les joindre à tout moment et
partout par téléphone. Rosine
Lagier Sources
: mes collections et ma bibliothèque dont le Magasin Pittoresque, La Nature,
Le Soleil du Dimanche, L’Illustration, Le Monde Illustré, le Petit Journal
Illustré... |