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Cavalières, amazones, écuyères ?

 

 

La célèbre écuyère Pauline Cuzent. Coll RL

Dans son ouvrage "L'Equitation et le Cheval" de 1911, Molier écrivait que l'amazone montait à cheval par pur goût sportif et faisait de l'équitation plutôt d'extérieur, se promenant au Bois, suivant des chasses à courre, tandis que l'écuyère était celle qui se spécialisait dans le travail de haute école. Pendant plus de 50 ans, les plus grandes écuyères passèrent par l'enseignement d'Ernest Molier. Il leur imposait la monte en selle de dame et en selle d'homme, ainsi que l'art de la voltige.

Vue du Nouvel Hippodrome en 1878 - coll. RL

Artistes complètes, les écuyères de cirque (appelé pendant longtemps théâtre équestre) étaient à la fois comédiennes, danseuses et (ou) chanteuses : véritables divas, elles jouissaient d'une incroyable admiration du public.

 

En 1877, le “Nouvel Hippodrome" de la Place Clichy accueillait 8000 spectateurs et son écurie abritait 200 chevaux. En 1901, "le cirque peut rester 2 et 3 mois dans une ville de 15 à 20 000 habitants et y faire salle comble tous les soirs" rapporte le journal "La Vie au grand air". En 1889, les samedis du Cirque d'Eté attirent un public aussi connaisseur que celui des vendredis à l'Opéra.

 

En 1879, Elisa Petzold était une écuyère sans rivale à Paris. Coll.RL

 

Affiche du Cirque d’été. Coll.RL

 

En 1866, Mlle Adèle sort de piste à reculons sans bride. Coll RL

 

Jules Janin écrivait sur Caroline Loyo des pages enflammées, Balzac déclarait que "l'écuyère, en la plénitude de ses moyens, est supérieure à toutes les gloires du chant, de la danse, de l'art dramatique...", Théophile Gautier, admiratif, s'exclamait "Ah ! Une Taglioni à cheval...", Dumas père, assidu de la piste... offrait ses genoux au repos d'Ada Merken !

Emilie Loisset montait et dressait 5 à 6 chevaux/jour. Elle mourut écrasée par l'un d'eux en 1882. Coll.RL

C'était le temps où ces écuyères enviées et courtisées devenaient des femmes du monde de par leur mariage : Louise Loisset épousa le comte Rossi, Clothilde Loisset, le prince de Reuss ; Clothilde de Hager, le comte de Hermersberg ; Emma Ciniselli, le général comte de Stackelberg ; Elisa Petzhold, le comte de la Blachère... Quant à la pauvre Emilie Loisset, elle venait de se fiancer au prince de Hatzfeld quand elle fut écrasée par son cheval…

 

 

 

Rosine Lagier

 

Sources : mes collections et ma bibliothèque ancienne.

 

 

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