« C'est un ouvrage pour tout passionné de chevaux qui s'intéresse un tant soit peu à la civilisation, à notre civilisation. Rosine Lagier , grande spécialiste de la monte en amazone, nous rappelle dans ce beau livre, rehaussé d'une très solide iconographie, combien le cheval était tout, au centre de tout, pilier d'une civilisation, acteur et témoin de la grande comme de la petite histoire. D'un bout à l'autre du pays, dans tous les milieux, dans toutes les professions, de l'usine à la ferme, du début des sports équestres aux courses, il faisait partie de la vie de tous les jours.
Grâce à de multiples entrées, d'innombrables anecdotes, sans rien omettre ni de ce qu'il y a de grandiose, ni de ce qu'il y a de terrible, nous voyageons dans les transports (il y avait près de 50 000 voitures à cheval à Paris en 1908 !), avec les fiacres, les cochers, les contagieux ; nous admirons les diligences (3 000 relais desservis par 3 000 chevaux dans toute la France !), les attelages de prestige, les courses, les débuts du concours hippique, la mode, le cheval d'armes (fondamental, avec près de 150 000 chevaux en 1913), les raids de cavalerie (« qui coûte la vie à un grand nombre de chevaux et se termine par des duels » …).
Ce sont encore la toute-puissance des haras nationaux, l'émergence des haras privés, l'importance du cheval dans le travail (agricole, minier – il y en avait 10 000 encore en 1926 qui seront remplacés par des locomotives électriques), chevaux de halage, chevaux pour les mariages et les cortèges funèbres !
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Rosine Lagier termine par une longue digression sur la femme et le cheval… Aujourd'hui, il appartient à bien des égards au passé ; remplacé par le cheval-vapeur, renversé de son piédestal, il n'a plus qu'une utilité pratique plus que réduite, mais il n'a jamais été aussi important, via les courses, les sports équestres et les loisirs, comme une revanche de l'histoire. Ce qui n'a pas manqué d'engendrer une certaine confusion sur les valeurs équestres. Mais cela est une autre histoire… »
Jours de Cheval n°5, octobre 2014
« Savez-vous qu'en 1908 à Paris circulaient pas moins de 50 000 véhicules hippomobiles, ce qui représentait environ 80 000 chevaux ? La seule écurie de la Compagnie générale des omnibus en abritait plus de 15 000 ! Au cours de la canicule qui sévit à l'été 1899, la Société protectrice des animaux distribua gratuitement aux cochers des chapeaux de paille destinés à protéger la tête de leurs chevaux. C'est toute cette histoire du cheval dans la vie quotidienne des Français du siècle dernier que nous propose Rosine Lagier dans son ouvrage largement illustré de photos d'époque. Un livre qui souligne aussi (hélas) que ce serviteur courageux et indispensable aux hommes des villes et des champs sera littéralement balayé de la vie quotidienne en moins de 50 ans. Heureusement, les sports et les loisirs équestres naissants en sauveront quelques-uns… »
Cheval Pratique n°294, septembre 2014
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