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Vacances de privilégiées : Les femmes et la plage au début du XXe siècle !

 

 

C’est à partir de la seconde moitié du XIXe siècle - mais surtout vers la fin - que la mer et les rivages français attirent en villégiature les premiers touristes et estivants aisés.

« Pendant deux mois, tout un pays vit d’elles (les femmes) et leur font fête, jusqu’à ce que, à la mi-septembre, elles s’en aillent… » lit-on en 1903 dans le journal FEMINA.

Elles se réveillent à 9 heures et flânent. Vers 11 heures, elles sortent en coquet costume du matin, vont à pied, s’arrêtent aux étalages des libraires et des bijoutiers, « gagnent le bord de mer : c’est la promenade hygiénique et obligée où elles rencontrent tous les gens vus la veille… » D’autres se promènent en amazone à travers la station ou font marcher les chevaux dans la mer.

 

amazones en "promenade hygiénique" du matin, à Deauville, 1905.

 

.. et celle à dos d'ânes - Les Sables-d'Olonne

 

Aller à la vague, à Boulogne-sur-Mer...

 

Groupe de baigneuses, à la vague, loin des yeux indiscrets du public !

 

Rentrées à la villa ou à l’hôtel, elles déjeunent et font la sieste, lisent les journaux, rédigent leur correspondance. Puis, elles se préparent pour l’heure du bain, soit comme baigneuses, soit comme spectatrices. « Mais le tout public ne se mêle pas aux abonnées, perles précieuses protégées contre les indiscrétions du profane. » Sur la plage, à l’abri des regards, chaque cabine devient un petit salon avec rocking-chairs en osier et chaises en fer forgé.

Quelques intrépides privilégiées, qualifiées de snobs, prennent place dans des cabines roulantes attelées d’un cheval qui les conduit à la vague. A l’intérieur, elles s’y déshabillent et revêtent leur tenue de bain. Arrivée dans la vague, elles sortent pudiquement, loin des regards curieux. Le barbotage passé, elles remontent dans la cabine, se sèchent et se changent pendant que le cheval les ramène sur le sable, pimpantes…

 

La photo-souvenir !

 

Départ pour la pêche à Pourville-sur-Mer : coquillages et crustacés n'ont rien à craindre avec de telles estivantes !

 

Les premières familles aisées sur la plage de Pornichet.

 

Promenade de l'après-midi en famille, sur la plage de St Quay.

 

Au mois d’août, le grand « coup de feu » se produisait entre 10 heures 30 et midi : les baigneuses qui attendaient ne tardaient pas à s’impatienter et se ruaient littéralement sur les cabines qui sortaient de l’eau pour les prendre d’assaut et partir, à leur tour, à la vague !

Nager était un défi que relevait les plus intrépides !

Le public, qui aurait préféré jouir du spectacle des jolies femmes en tenue de bain au plus près, ne manquait pas de grommeler contre les chevaux qui salissaient la plage et effrayaient les bébés !

Couture : la tanue de plage idéale en 1910.

 

« En 1898 comme dans les premières années du XXe siècle, les baigneuses sont rares : apprendre à nager avec chapeau, chaussures, bas, jupette et rubans est un défi ! » rappelle Le Soleil du Dimanche en 1906.

D’autres prennent part à des jeux de plage, parfois avec les enfants que des gouvernantes surveillent fiévreusement, tandis que des groupes gagnent le casino où, dès 17 heures, les habituées jouent aux « petits chevaux », appelé aussi "jeu de course" !

 

Vers 1880, le costume de bain comportait 6 pièces. En 1907, le maillot une pièce fit un véritable scandale mais en 1946, le bikini du couturier français Louis Réard révolutionna le bien-être des baigneuses !

 

Photo-souvenir dans les rochers... un scandale intitulé "Les trois grâces" !

 

Partie de croquet en famille.!

 

Ce jeu de course, ancêtre de notre jeu de petits chevaux a été créé dès 1862 pour les casinos ou tripots. A existé jusqu'à la 1ère guerre mondiale.

 

 

 

Rosine Lagier

 

 

Sources : mes collections, mon ouvrage : Il y a un siècle la femme » et mon ouvrage « La femme et le cheval, des siècles d’histoire ».

 

 

 

 

 

 

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