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La Palatine et les dames de la Cour à cheval, sous Louis XIV

 

 

Portrait de Charlotte-Elisabeth de Bavière, princesse Palatine

Charlotte-Elisabeth de Bavière, princesse Palatine et 2e femme du duc d’Orléans, frère de Louis XIV, écrivait : « Je suis née à Heidelberg en 1652. Il faut bien que je sois laide, je n’ai point de traits : des yeux petits, un nez court et gros, des lèvres longues et plates, tout cela ne peut former une physionomie ; j’ai de grandes joues pendantes et un grand visage ; cependant je suis très petite de taille, courte et grosse ; somme totale, je suis vraiment un petit laideron ». Mais Saint-Simon admirait la cavalière et disait d’elle : « Elle aimait passionnément les chiens et les chevaux, la chasse et les spectacles et n’était jamais qu’en grand costume ou en habit de chasse et perruque d’homme. » Les dames de la Cour s’offusquaient de voir la princesse qui, à peine éveillée, déjeunait d’un peu de pain et beurre et sautait à cheval pour courir la campagne alors qu’il faisait à peine jour.

Madame en habit de chasse

 

Sous Louis XIV, « il y a chasse tous les jours » écrivait la duchesse d’Orléans. C’était pour lui une règle d’hygiène et un moyen de lutter contre l’oisiveté de la Cour. Il n’y souffrait nulle exception : même enceintes, malades ou âgées, les dames de Versailles étaient tenues de les suivre en carrosse. Un jour que le roi ne reconnut pas La Palatine montant en homme et costume d’homme (comme d’habitude !) il la somma de se présenter dorénavant en amazone.

Mademoiselle de Loube, fille d’honneur de Madame en costume de chasse

 

Même pour monter à cheval, les robes étaient de toile d’or ou d’argent, de velours épais, de soierie brochée et rebrodée appelée brocatelle. Les couleurs les plus portées étaient le gris, le jaune citron, Isabelle et toutes les sortes de rouge, incarnat, feu, aurore et cramoisi. Sous la robe se superposaient 3 jupes. De tabis, de taffetas et camelotine, celle de dessus s’appelait la modeste ; celle de dessous, la secrète et l’entre-deux la friponne. Les chasseresses portaient toutes une coiffure d’uniforme : une sorte de capeline peu emplumée, dont la mode faisait fureur au bal comme à la chasse.

Détail de costume de chasse de la Princesse Palatine sur le livre de decoupage « Amazones d’hier et d’aujourd’hui », 1905

La Palatine se coiffait d’une perruque d’homme et d’un tricorne à bords hautement relevés et galonnés d’or. Elle optait souvent pour une jupe de toile d’or avec gilet et jabot sur lesquels elle ajustait une veste magnifiquement ouvragée avec plis, rubans, broderies et passementeries. Elle enfourchait une sorte de surfaix.

 

La queue des chevaux étaient nouées d’une passementerie au 1er quart de sa longueur et au 4e quart environ. Des pompons de passementerie ornaient la têtière, la croupière et le collier de chasse. De lourds mais étroits tapis de selle descendaient bien bas afin de protéger les toilettes des poussières et salissures des chemins.

Mon passage à l’émission Secrets d’Histoire consacré à la Princesse Palatine, depuis le château de Villers-Cotterêts

 

 

Sources : mes vieilles collections dont « Amazones d’hier et d’aujourd’hui », 1905, édité par le Musée du costume et « Les costumes de Paris à travers les siècles », 6 tomes, 1880 (et ma participation à l'émission Secrets d'Histoire de Stéphane Bern !)

 

Rosine Lagier

 

 

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